[CLOSED (pour départ de Joshua)] Quand les mouettes pleurent [PV Joshua/Eve ]

LE   VIEUX   PORT

RP n° 1 { PV Joshua } ;

Tu t'avances d'un pas lent, terriblement lent. Les mains face à toi, tentant de te parer du moindre impact possible. Tu ne t'es pas encore habituée avec ta récente mutation, donc certains réflexes sont encore bien présents. Tu réussis à éviter tes obstacles de toujours, comme les imposantes racine se trouvant au sol, ou l'irrégularité de ce dernier. Grâce à ton écholocalisation. Le bruit de tes pas ne suffisent pas à connaître ton environnement, donc tu chantonnes un air quelconque.

Tu te prenant, malgré tout, encore quelques objets. Tu as du mal avec les distances et aussi à les reconnaître, avec ta "vision". Il t'a fallu toucher la coque d'une épave pour en reconnaître la chose. Tu en soupires, c'est si... ennuyant. Tu te laisses tomber sur le sable désagréablement humide. Tu avais besoin de faire une pause. Rien qu'une seule. Tu en as marre de courir à tout va pour survivre, de t'enfuir dans ce monde qui t'effraye, de connaître cette brusque solitude, qui te ronge petit à petit.  


Tu n'as qu'un puissant coup de vent pour te répondre, forçant les volatiles s'étant posés ici de prendre leur envole. Ils s'envolent comme un seul homme vers un endroit que tu ne pourras sûrement atteindre. Tu les vois, gracieux, légers et libres, complètement libres, à travers ton étrange vue, provoqué par leur cri. Tu aurais pu les envier de cette liberté, mais tu te contentes de lâcher un petit rire, démontrant les fragments restant de ton innocence brisée depuis peu. Tu étais avant dans ton propre monde, un monde d'obscurité, certes, mais apaisant. Sur le moment, tu te permets de dire, mi-amusée, mi-émerveillée :

LE   VIEUX   PORT

RP n° 1 { PV Joshua } ;

Des bruits de pas, des pas qui se rapprochent petit à petit de toi. Tu ne sais pas quoi faire. Rester là ? Ou bien de nouveau t'enfuir à toutes jambes ? Tu tentes de modeler la forme s'avançant, de part les pas, le souffle du vent et le chant des mouettes. Tu y vois une forme humanoïde, un... jeune homme si tu ne te trompes pas. Plus il s'avance, plus les sons deviennent distincts, plus ta vision du monde est précise. Tu arrives enfin à y voir un visage, le troisième de toute ton existence. Tu as vu celui de ton père, celui de ta mère et celui de cet inconnu. Tu ne pourrais, d'ailleurs, jamais voir le tiens. Tu sais qu'il faut voir son reflet pour se voir, mais un reflet est plat, sans dimension et donc impossible pour toi à percevoir, même dans la pire des cacophonie. Quel dommage.

Tu entends de nouvelles choses, une respiration lourde, l'individu est à bout de souffle. Tu entends aussi sa voix, une voix plutôt plaisante, malgré l'essoufflement. Tu peux y voir une sorte de grimace étrange sur son visage, qu'était-ce ? Ce sentiment qui devait ressentir ? Tu n'y connais rien en émotion facile, mais tu peux comprendre une certaine... Incompréhension, peut-être ? Mmh... Tu ne sais vraiment pas. Tu te décides, après un moment de silence, de lui répondre d'une frêle voix :


Tu le fixais avec tes yeux aveugles, qui n'étaient pas si différent d'une personne quelconque, hormis ce manque d'éclat presque flagrant et cette tendance à poser ton regard dans une trajectoire approximative. Tu regardais en direction du jeune homme, mais plus précisément, ton regard fixe par dessus son épaule, une action prouvant ta maladresse avec ta récente vue.

Toujours à même le sol, tu te permets de reculer légèrement, un poil craintive. Pour la première fois, tu es seule. Pour la première fois, tu entres en contact avec une autre personne que tes parents. Pour la première fois, tu es face à l'inconnu. Pour la énième fois, sur cette île, tu as peur.

LE   VIEUX   PORT

RP n° 1 { PV Joshua } ;

Te voilà avec un nom et une situation, va-t-on dire. Joshua Landersen, donc... Quelle origine, cela pourrait être ? Tu étais plutôt curieuse de ce côté-là, la Géographie était l'une des rares choses que tes parents ont bien voulu t'apprendre. De part leur indication, tu t'es créée ta propre carte du monde dans ta tête, de ton imagination. Tu ne sais pas si ta carte se rapproche de la réalité ou si elle n'est que rêverie d'une non-voyante. Ta peur se dissipe légèrement, tu laisses échapper un petit sourire avant de te présenter timidement :


Tu t'arrêtes, brusquement perdue dans tes pensées. Tu sembles regarder le ciel, avant de le reporter sur tes mains. Dont tu commences à faire bouger les doigts d'une drôle de façon, pliant un et croisant d'autres, croisant un et pliant d'autres. Tu sembles réciter des nombres parfaitement au hasard, mais en réalité, tu sais exactement ce que tu fais. Tu comptes le nombre de jours que tu es ici, en sachant que cela fait déjà 2 jours que tes parents sont morts. Tu n'es pas très sûr de ce dernier fait, mais tu en déduis cela de par ton horloge interne...

Lâches-tu doucement, laissant de nouveau tes mains en paix. Tu sais que ton interlocuteur peut bien s'en ficher de la durée de ton séjour, mais, tu faisais plus cela pour toi que pour lui. Pour que tu te rendes compte de la chose. Tu soupires, en entendant sa voix. Une voix plaisante, disant des choses moins plaisantes. Mais ce n'est en rien de sa faute. La susceptibilité d'une personne infirme est imprévisible. Certains se laissent aider, d'autres refusent la pitié. Tu fais partie de la seconde catégorie, après tout, on ne t'a pas élevé dans l'optique de l'autonomie pour rien.  


Tu avais dis ces mots, avec une certaine force, non une certaine détermination. Cette envie d'être utile, d'être serviable, de ne pas être un fardeau, de ne pas laisser des personnes mourir à cause de toi, à cause de ton existence. Tu allais ajouter quelque chose, mais tu te stoppes. Et demandes d'une petite voix :